Le train de 17 h 48 Melun-Paris de ce dimanche soir était bondé. Difficile de s’y faufiler. Un train court alors qu’il est d’habitude, semble-t-il, long et a deux étages. Court et composé de compartiments comme il y a quelques années, avec ce long couloir d’un bout à l’autre. Du coup, par manque de place, les gens étaient debout partout, d’une porte à l’autre, quelques-uns assis par terre.

Trajet debout, la demi-heure a défilé relativement vite car la magie faisait partie du voyage : il y avait de la joie dans ce couloir et cet espace entre les deux portes. Chacun, chacune avait l’air heureux : discussions animées, échanges chaleureux, rires et sourires, les regards se promènent, les visages sont animés et joyeux, les mimiques expressives. Quel bonheur, ce moment passé avec ces inconnus, dans cet espace restreint, malgré le vacarme du train, et la vitesse qui brinquebalait quelque peu les voyageurs. C’est si rare, dans les transports publics, de rencontrer l’autre ; chacun est d’habitude enfermé dans ses pensées, dans son bouquin, rivé à son téléphone … Ce soir-là, il m’a semblé que chacun allait à la rencontre de l’autre.
La magie, (l’âme agit) a continué à l’arrivée à la Gare de Lyon : dans un joyeux brouhaha, tout le monde s’est déversé sur le quai et là mes yeux ont découvert avec ravissement, au milieu de cette foule, une brassée de grandes fleurs bleues dépassant de l’épaule d’une voyageuse et, plus loin, un gros bouquet de bruyère de ce rose violet tendre. La nature s’invitait en ville, et la simplicité avec.

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